quand Kaïs Saïed veut imposer sa feuille de route – Jeune Afrique

Alors que le président et l’UGTT semblaient avoir rapproché leurs points de vue sur le contenu du dialogue national, Kaïs Saïed a indirectement attaqué la centrale syndicale.
À peine remise à l’ordre du jour après un arrêt de six mois, pour des divergences sur la forme et le fond entre le président de la République et l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), la reprise d’un dialogue national semble de nouveau compromise. En cause, l’insistance du chef de l’État à conduire cette opération selon ses exigences en sollicitant l’avis des jeunes sur la feuille de route que doit adopter la Tunisie pour une sortie de crise.
Rapprocher les points de vue
Rien à voir avec le format de concertation politique promu par la centrale syndicale, l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), qui réunit les partis, les organisations nationales et la société civile, avec l’objectif d’obtenir l’assentiment d’une majorité sur un programme précis. Pour le puissant syndicat, ces assises de la dernière chance, ou plutôt de sauvetage de ce qui peut économiquement l’être, ne sont pas une première.
Il est dans sa bulle et prend la mouche dès qu’il est challengé
En 2013, le dialogue national, sous tutelle d’un quartet d’instances nationales conduites par l’UGTT, avait évité au pays de sombrer dans un conflit interne et avait été couronné pour son exemplarité par le prix Nobel de la paix 2015.
Un événement historique, dont s’enorgueillit la centrale syndicale, impliquée dans la politique de la Tunisie depuis la lutte de l’indépendance. Fort de cette légitimité, le secrétaire général de l’UGTT, Noureddine Taboubi avait, depuis novembre 2020, tenté de rapprocher les points de vue pour mettre fin à la crise.