pour ses 40 ans, Ennahdha cherche un nouveau souffle – Jeune Afrique

Créé officiellement en 1981, le parti à référentiel islamique organise le 5 juin une journée dédiée aux priorités économiques du pays.
Le parti Ennahdha fêtera ce week-end son quarantième anniversaire. En demandant (en vain) son agrément aux autorités, le Mouvement de la tendance islamique (MTI) naissait en effet officiellement le 6 juin 1981. Mais ce nom de MTI – dont le parti aujourd’hui majoritaire au pouvoir en Tunisie est issu – avait en fait été arrêté dès juillet 1979, en lieu et place de l’historique Jama’a al-Islamiyya (créée au début des années 1970, sous Bourguiba). Il ne deviendra Ennahdha (Renaissance) que dix ans plus tard.
Il aura fallu attendre la révolution de 2011 pour que le mouvement soit légalisé. Il a depuis conforté sa place au pouvoir et opéré en 2016 sa mue en parti dit « musulman démocrate », en séparant ses activités de prédication du volet politique. Un long chemin parcouru après des décennies d’opposition, sous la contrainte de la répression.
D’anciens ministres au rendez-vous
En tout, 180 personnes sont attendues le 5 juin, conformément aux restrictions sanitaires. Outre les cadres du parti (Choura, bureau exécutif, bureau politique, députés) et ses experts économiques, une cinquantaine de personnalités sont invitées : universitaires, hommes d’affaires, responsables d’institutions nationales et des principales banques, partenaires sociaux et hauts fonctionnaires.
Les candidatures à la succession de Rached Ghannouchi devraient prochainement être dévoilée
Plusieurs anciens ministres auraient déjà confirmé leur venue : Slim Besbes (ex-secrétaire d’État aux finances et ministre par intérim entre 2011 et 2013), Mohamed Lamine Chakhari (ex-ministre de l’Industrie entre 2012 et 2013), Béchir Zaafouri (ex-ministre du Commerce entre 2012 et 2013), Hakim Ben Hammouda (ex-ministre des Finances entre 2014 et 2015), Mohsen Hassan (ex-ministre des Finances en 2016), Taoufik Rajhi (ex-ministre des Grandes réformes et de l’Emploi par intérim entre 2017 et 2020). D’autres personnalités comme le professeur Fethi Nouri, Moncef Boussanouga Zammouri (KPMG), Nafaa Ennaifer (Utica), Fayçal Derbel (rapporteur de la commission finances à l’Assemblée), Mohamed Salah Frad (Association tunisienne des investisseurs en capital), ou encore Nejia Gharbi (Caisse des dépôts et consignations) devraient aussi être présentes.
Nouveau souffle
« Nous partageons les priorités des Tunisiens car on ne peut pas réussir la transition démocratique sans progrès économiques », souligne Ajmi Lourimi, vice-président du parti et membre de son bureau exécutif. Reste à combiner ses vœux de justice sociale avec les contraintes de la conjoncture et des bailleurs de fonds. « Après une dizaine d’années d’exercice du pouvoir, Ennahdha a une grande expérience mais a besoin d’un nouveau souffle pour prouver qu’elle représente un espoir pour la jeunesse tunisienne », poursuit-il.
En parallèle des célébrations, le siège de Montplaisir, à Tunis, accueillera également dimanche une réunion du bureau exécutif et des conseillers du président du parti, Rached Ghannouchi. L’occasion de dresser un bilan et d’aborder de concert les sujets qui fâchent. Ces questions seront également au menu des discussions de la réunion du Conseil de la Choura, prévue la semaine prochaine.