« Notre objectif est de créer une nation » – Jeune Afrique

La première femme ministre des Affaires étrangères en Côte d’Ivoire est une fidèle du président Alassane Ouattara. Pour « Jeune Afrique », elle dresse le bilan des dernières législatives et se positionne résolument en faveur de la réconciliation et du pardon.
À la fin de mai, à l’occasion du sommet des chefs d’États de la Cedeao consacré à la crise malienne, Kandia Camara a fait ses premiers pas sur la scène continentale en accompagnant Alassane Ouattara à Accra. Nommée ministre des Affaires étrangères il y a moins de trois mois, cette fidèle du chef de l’État est la première femme à diriger la diplomatie ivoirienne. Un domaine qu’elle découvre et où elle demeure un soutien pour le président, s’exprimant plus volontiers sur les projets de la majorité que sur les dossiers internationaux.
Active en politique depuis trente ans, Kandia Camara est l’une des figures du parti au pouvoir, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), dont elle est membre du conseil politique et du directoire.
Jeune Afrique : Quel bilan votre famille politique, le RHDP, tire-t-elle des législatives de mars ?
Kandia Camara : Le bilan est très satisfaisant, car le RHDP a la majorité absolue à l’Assemblée nationale. Il l’est aussi parce que, depuis près de vingt ans, c’est la première fois que tous les principaux partis politiques de Côte d’Ivoire participent à une élection.
Aujourd’hui, toutes les institutions de la République sont en marche. Le président de l’Assemblée nationale a été élu. Le président de la République, Alassane Ouattara, a été réélu en octobre 2020, le Conseil économique et social est aussi en place. La Côte d’Ivoire démontre qu’elle est un pays démocratique et stable.
Huit ministres, sur environ trente, n’ont tout de même pas réussi à se faire élire députés…
C’est la preuve de la vitalité de notre démocratie. Les élections se sont déroulées en toute transparence. Que des ministres en poste perdent des élections, j’en ai personnellement ressenti une certaine tristesse, car ce sont des collègues qui ont toujours été aux côtés de leurs administrés et qui ont beaucoup travaillé sur le terrain. Mais les électeurs ont fait d’autres choix. Et nous les respectons.