Les restes d’un général de Napoléon rapatriés en France 209 ans après sa mort en Russie

Une parade funéraire d »un autre temps…pour un homme d’une autre époque. La Russie a restitué à la France les restes d’un général de Napoléon, Charles Etienne Gudin, décédé en 1812 près de Smolensk.
Un rapatriement qui dérange
Une cérémonie a été organisée à l’aéroport de Moscou avant le transfert vers Paris, où les descendants du général espèrent un hommage aux Invalides, un haut lieu de la mémoire nationale.
Mais Paris semble plutôt privilégier une cérémonie discrète et un transfert du cercueil vers le caveau familial des Gudin dans l’Aveyron. Des discussions seraient toujours en cours entre l’Élysée et les descendants du général. En attendant qu’un accord soit trouvé les restes du général devaient être conservés aux pompes funèbres.
En toile de fond, les tensions entre Paris et Moscou
Ce rapatriement, qui coïncide avec le bicentenaire de la mort de Napoléon, suscite des polémiques en France, car les restes du général ont été retrouvés grâce aux recherches initiées par un historien et ex-militaire français, Pierre Malinowski, proche de l’extrême-droite et disposant d’appuis au Kremlin. Le vol vers Paris aurait par ailleurs été financé par un oligarque russe.
En toile de fond de rapatriement, il y a aussi les tensions diplomatiques sous-jacentes entre Paris et Moscou.
« Gudin représente en quelque sorte la réconciliation de la France et de la Russie puisque Gudin est un ennemi de la Russie en 1812, il est venu attaquer la Russie. Et aujourd’hui, que la Russie honore ses ennemis et le rende à la France, c’est le plus gros symbole de réconciliation entre nos deux pays », souligne Pierre Malinowksi_.
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« C’est un grand moment qui montre aussi cette histoire partagée que nous avons entre la Russie et la France », souligne Pierre Lévy, l’ambassadeur de France en Russie.
Les restes retrouvés près de Smolensk
Retrouvés en juillet 2019 par une équipe d’archéologues franco-russes, les restes de Charles Etienne Gudin ont été formellement identifiés par des analyses ADN.
Le général, qui perdit une jambe au combat, succomba à la gangrène à l’âge de 44 ans, à un moment où les troupes napoléoniennes progressaient vers Moscou. Dans une lettre adressée à sa veuve, Napoléon évoqua une « grande perte ».
Le nom de Charles Etienne Gudin est d’ailleurs gravé sur l’Arc de triomphe à Paris.