Le retour au bureau est-il un sujet tabou?


En tant que leader, vous devez provoquer de véritables contacts humains comme liant culturel puissant. (Photo: Photo: Bantersnaps pour Unsplash)
Un texte de Christian Genest, président fondateur
(«grand ninja»), Buddha-Station
COURRIER DES LECTEURS. Scotché sur mon LinkedIn, j’ai abordé un total de 100 leaders, parmi les plus grandes entreprises du Québec : technos, assurances, services comptables, consultants, etc.
En conversation privée, je leur ai tous demandé : « Prévoyez-vous un retour au bureau obligatoire ou flexible ? »
Hou la la !! Sans le savoir, je posais une question très inconfortable ! La grande majorité des leaders en discute à présent à huis clos et attend parallèlement les directives de la santé publique.
Pourtant, plus de 70 % des répondants m’ont confié en secret que le retour sera hybride, quelque part à l’automne… Toutefois, j’ai aussi lu « on n’a pas encore fixé les balises » ou « les employés ne sont pas encore au courant, donc… chut ! Il ne faut pas le dire ! »
Parmi ces échanges, à mon grand dam, certains n’ont tout simplement pas répondu à mes questions. Je sais, il y en a qui ne font que collectionner les gens sur leur profil LinkedIn en se glorifiant d’empiler les supposées relations comme des liasses de 20 piasses ! Il y en a aussi dont la décision est déjà prise, mais pas encore « imposée » à leurs employés. Ils attendent qu’elle soit diffusée par un communiqué officiel d’un autre département… C’est triste.
Le message de Mélanie Labbé, VP du groupe CMI, a cependant été comme une étincelle. Elle m’a confié communiquer régulièrement à son équipe que l’entreprise évoluera au rythme de leurs conseillers et clients, en tenant compte des besoins et préférences de toutes et tous, sans ne rien brusquer.
Oui, le bureau n’est pas mort, mais je crois que le bureau de demain devra être différent. On ne parle pas de locaux ajustés pour la collaboration et le travail nomade.
La vraie différence se traduira plutôt en trois actions de leadership au cœur des relations patrons-employés :
• Consulter dans un objectif d’évolution plutôt que de contrôle ;
• Provoquer de véritables contacts humains comme liant culturel puissant ;
• Prendre soin de la santé physique et mentale des équipes plutôt que de souscrire machinalement à une assurance et de s’estimer ainsi bienveillant !
Chers décideurs, ces actions sont à mon avis les trois enjeux réels face à l’hybridation du bureau post-pandémie. Cet automne sera, à vous lire, tout sauf normal, car malheureusement, plusieurs parmi vous ont encore ces vieux réflexes de patrons qui veulent à tout prix évoluer dans un cadre clair, rigide et défini.
En tant que leaders, vous êtes les gens qui doivent évoluer de façon ouverte, empathique et provoquer des émotions positives au sein de ce futur bureau.
Vos employé.e.s ont évolué à grande vitesse durant les derniers mois. Écoutez plus, monologuez moins, et assurez-vous d’embarquer dans le train du changement, car celui-ci roule à vive allure.
Je vous donne un truc à pratiquer sous la douche, c’est-à-dire de réciter ces paroles d’une chanson d’Ariane Moffatt :
« Je comprends plus ce qui m’arrive /
Je perds le contrôle et ça m’fait rire »
Si vous ne prenez garde, vous serez peut-être attaqué par un virus très contagieux : la pénurie de main-d’œuvre !