La Géorgie, la Moldavie et l’Ukraine veulent parier sur « un avenir européen »

Trois États et un seul objectif : celui de rejoindre l »Union européenne. Les présidents de la Géorgie, de la Moldavie et de l’Ukraine sont unis dans leur volonté de devenir des états-membres de l’Union. Lors d’un sommet qui s’est tenu dans la ville côtière géorgienne de Batoumi, le « trio associé » a clairement exprimé ses intentions par la voix de Salomé Zurabishvili, présidente de la Géorgie :
« Nous avons aussi en commun de ne pas vouloir revenir au passé. Nous sommes prêts et déterminés à nous battre pour notre avenir européen afin d’éviter les menaces de polarisation à l’intérieur de nos pays et les provocations venant de l’extérieur. »
Qualifiant ce sommet d’étape-clef, le président du Conseil européen Charles Michel a promis un « paquet d’investissements sans précédent » d’une valeur de 2,3 milliards d’euros.
« L’UE restera un partenaire solide et fiable pour votre région. Nous comptons sur votre engagement à faire avancer les réformes, non pas pour plaire à Bruxelles, mais dans l’intérêt de vos propres populations et de vos propres sociétés. »
Cherchant à sortir de l’orbite de Moscou, Salomé Zourabichvili, Maia Sandu et Volodymyr Zelensky ont signé une déclaration commune à la fin du sommet, ils se sont engagés à travailler ensemble pour un « avenir européen. »
Jusqu’à présent, Bruxelles n’a jamais promis à ces trois pays une adhésion, une perspective à laquelle est vivement opposé la Russie qui considère cette région comme son pré carré.
Lutte de pouvoir
En juin 2014, Tbilissi, Chisinau et Kiev avaient signé des accords d’association avec l’UE comportant des dispositions en matière de coopération politique et économique, notamment un régime de libre échange et une dispense de visas pour les courts séjours.
Ces accords n’engagent pas Bruxelles à faire adhérer ces trois pays, mais reconnaît leur droit de postuler. Et ces derniers sont tenus de mettre en place des réformes en vue d’une éventuelle adhésion.
En 2013, le refus soudain du président ukrainien d’alors, le pro-russe Viktor Ianoukovitch, de signer cet accord d’association après une visite à Moscou avait déclenché le soulèvement du Maïdan qui a aboutit à l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement pro-européen.
Cette révolution a été suivie de l’annexion de la Crimée par Moscou et le début d’une guerre entre Kiev et des séparatistes pro-russes dans l’est du pays.
Dans un effort pour éloigner la Géorgie et la Moldavie d’un rapprochement avec l’UE et l’OTAN, la Russie soutient aussi des séparatistes dans les régions géorgiennes d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud, ainsi que dans la région moldave de Transdniestrie.