La Bulgarie prête à tourner la page du controversé Boïko Borissov

Les Bulgares, dans l »incertitude depuis les législatives d’avril, sont de nouveau appelés à voter dimanche et, pour la première fois en une décennie, l’ancien Premier ministre Boïko Borissov apparaît en mauvaise posture.
Malgré les manifestations quotidiennes de l’été 2020, les scandales, l’usure du pouvoir, le parti conservateur Gerb de cet ancien garde du corps de 62 ans était arrivé en tête des dernières élections (avril).
Mais personne n’a voulu s’allier avec lui et les autres formations représentées au Parlement ont échoué à former une coalition alternative. D’où la convocation immédiate d’un nouveau scrutin, une crise politique inédite dans l’histoire post-communiste de ce pays membre de l’Union européenne.
Sauf surprise, on sait désormais « qui ne gouvernera pas », puisque Gerb ne peut trouver de partenaire, souligne Julius Pavloff, directeur du Centre d’analyses et marketing de Sofia.
« Mais qui les électeurs veulent-ils au pouvoir ? La question reste en suspens et doit être résolue », dit-il à l’AFP.
Vers des 3e, 4e élections ?
L’équation n’est pas simple, car les sondages annoncent de nouveau un Parlement morcelé.
Déjà affaibli, M. Borissov a encore perdu des points après une série de révélations sur la corruption qui gangrène le pays. Il a aussi été ébranlé par l’annonce de sanctions américaines contre des oligarques, que ses détracteurs l’accusent d’avoir protégés.
Pour autant, ses adversaires parviendront-ils à s’entendre pour composer un gouvernement ?
La formation anti-système de l’animateur de télévision et chanteur Slavi Trifonov, surprenant deuxième le 4 avril, et appelée « Il y a un tel peuple » (ITP), refuse toute coopération avec les partis traditionnels à la réputation entachée, dont les socialistes et le parti de la minorité turque (MDL).
En revanche, elle s’est dite prête à négocier avec les représentants de ceux qui sont descendus dans la rue l’an dernier et sont galvanisés par le vent du changement : Bulgarie démocratique (droite), et Debout! Mafia dehors (gauche).
« L’Etat ne s’effondrerait pas, c’est le processus démocratique », a relativisé M. Yordanov à l’issue d’une campagne peu conventionnelle de son chef de file, sans meetings ni apparition ou presque dans les médias locaux.