Défiance vaccinale et flambée épidémique en Martinique et Guadeloupe

La Martinique et la Guadeloupe, dans les Antilles françaises, sont frappées de plein fouet par la quatrième vague de Covid-19.
Depuis vendredi dernier, la Martinique a été contrainte de renforcer ses mesures de sécurité sanitaire, et notamment de confiner de nouveau sa population. Les déplacements sont limités dans un rayon de 10 km autour du domicile et le couvre-feu a été avancé à 19 heures.
Des mesures similaires vont s »appliquer à partir de mercredi soir dans le territoire voisin de la Guadeloupe, où l’Agence régionale de santé évoque une « situation catastrophique ». Le nombre de cas de Covid-19 a été « multiplié par plus de 10 en 3 semaines » a indiqué Valérie Denux, directrice de l’ARS Guadeloupe, et de préciser « le taux d’incidence est à 828 pour 100.000 habitants. On n’a jamais atteint ce taux en Guadeloupe ».
« Situation catastrophique en Guadeloupe »
Sur les deux îles, la faible couverture vaccinale est mise en cause. Plus encore qu’en métropole la défiance est grande.
« Je suis anti-vaccination. Le vaccin ne rapporte rien du tout, ça n’empêche pas d’attraper la maladie, ça n’empêche pas de la transmettre au contraire« , estime ce Martiniquais.
Si en France métropolitaine, la moitié de la population a été entièrement vaccinée, en Guadeloupe et en Martinique, ils sont moins de 20 %.
Renforts militaires à Fort-de-France
« Nous ne sommes pas de bons élèves, il faut dire la vérité. Il y a eu beaucoup de désinformation. Que ce soit au niveau national ou au niveau local, effectivement, on a une population qui est devenue très méfiante« , explique Daniel Vigée, coordinateur du centre de vaccination de Lamentin.
Des renforts militaires en hommes et en matériel médical viennent d’être déployés à Fort-de-France. Objectif : ouvrir des lits supplémentaires en réanimation et soutenir des infirmiers et médecins épuisés et débordés par l’afflux de nouveaux patients.
En Martinique, 198 patients étaient hospitalisés lundi dont 37 en réanimation, 8 décès ayant été enregistrés entre dimanche et lundi. Entre le 13 juillet et le 2 août, 45 malades ont perdu la vie au CHU.