Condamné aux travaux d’intérêt général, il dénonce le glissement de la Hongrie vers la « dictature »

Cela fait cinq semaines qu »Akos Hadhazy, parlementaire hongrois indépendant, vient tous les lundis travailler dans ce jardin potager. Pour avoir organisé des manifestations anti-gouvernement, il a reçu une amende qu’il a échangée contre des travaux d’intérêt général.
« J’espérais secrètement, dit-il à Euronews, que je pourrais aller dans les hôpitaux et aider, on aurait bien besoin de moi là-bas pendant la pandémie, et ça en dit long, le fait que le gouvernement n’a même pas pensé à me laisser aider d’une manière utile ».
L’année dernière, ce vétérinaire de profession a organisé, avec d’autres protestataires, des concerts de klaxon, pour dénoncer la gestion de la pandémie par le gouvernement de Viktor Orban et les pouvoirs extraordinaires que celui-ci s’est octroyés. Des amendes très lourdes ont été distribuées mais la justice les a finalement réduites.
Akos Hadhazy : « J’ai choisi de travailler ici pendant 38 jours pour souligner trois choses. Premièrement, le Premier ministre hongrois a très peur des manifestations. La seconde c’est qu’une personne ne peut pas obtenir de résultats toute seule, mais des personnes ensemble peuvent le faire. Et le troisième point, c’est que nous sommes sur un chemin qui va de la démocratie à la dictature et que les lois iniques doivent être enfreintes ».
Alors que l’opposition hongroise se prépare à sa première élection en dix ans, le débat monte sur les lois autoritaristes de Viktor Orban et les envies de retour à une vraie constitution démocratique.
_Notre correspondant _Gábor TANÁCS : _“Cela fait trente ans que les dissidents sont persécutés et reçoivent de lourdes amendes. Akos Hadhazy, en ayant choisi les travaux d’intérêt général, veut dénoncer un système illégitime. Mais la question se pose : Qui sont les gagnants quand un vétérinaire député de l’opposition effectue sa peine en travaillant comme jardinier ?” _