Au Cameroun, la colère sourde des soldats déployés face à Boko Haram et aux sécessionnistes – Jeune Afrique


Des soldats de la 21e brigade d’infanterie motorisée patrouillent dans les rues de Buea, dans la région du Sud-Ouest du Cameroun, le 26 avril 2018. © ALEXIS HUGUET/AFP
Alors que l’armée camerounaise, régulièrement accusée d’exactions, subit une série de déconvenues dans les régions anglophones et dans le Nord, des protestations émergent au sein de ses rangs. De quoi interpeller le commandement militaire.
La visite du ministre de la Défense à l’hôpital militaire de Maroua se voulait soignée. Devant les caméras d’une poignée de journalistes sélectionnés pour l’événement, Joseph Beti Assomo a pris le soin d’échanger avec chacun des presque cinquante soldats – tous blessés dans les dernières attaques de Boko Haram – alités dans l’établissement. Lesquels étaient revêtus pour l’occasion de survêtements neufs aux couleurs vert-rouge-jaune du drapeau camerounais, un fait inédit.
Par cette descente à l’allure d’opération de remobilisation des troupes, l’exécutif entendait donner un signal fort après la perte de treize soldats enregistrée au cours de deux attaques lancées à trois jours d’intervalle dans les localités de Zigué et Sagme (de l’arrondissement de Fotokol), dans le département de Logone-et-Chari. Un lourd bilan comme le Cameroun n’en avait plus connu depuis près de trois ans dans ce conflit, et qui a contraint les autorités à prendre la mesure de la récente réorganisation du mouvement islamiste dans la région.
Des militaires épuisés